Le squad du Mondial qui change tout !

Isitolo Maka avait bien caché son coup. Et pourtant il semble bien qu'il soit parvenu à appeler le meilleur groupe de l'histoire des Ikale Tahi. L'ancien international néo-zélandais s'est peut-être rappelé à quel point son unique sélection avec le XV de la fougère ne lui avait servi strictement à rien dans sa carrière, mais l'avait plutôt freiné pour venir plus rapidement en Europe bénéficier de salaires plus attrayant. C'est peut-être ce témoignage qui a convaincu la totalité des joueurs sélectionnables susceptibles de jouer pour l'Australie ou la Nouvelle-Zélande de finalement choisir le plus gros défi de leur carrière : Qualifier un pays de 100 000 habitants pour les quarts de finale de la Coupe du monde, voir mieux.
Voilà comment Sona Taumalolo, Sitaleki Timani, Joe Tuineau, Afa Pakalani, Cooper Vuna et Siale Piutau, tous destinés à être avalés par la machine fédérale, ont pris une décision de coeur courageuse qui va changer le restant de leur carrière. Désormais, dès qu'ils auront portés le maillot rouge, ils seront considérés comme des lépreux et priés de faire leurs bagages pour le Japon... ou pour l'Europe.
L'Europe, qui finalement ne doit pas être si maladroite pour former des joueurs de haut niveau international vu les joueurs présents dans cette même présélection, l'un des meilleurs pilier gauche du monde parmi les trois meilleurs joueurs d'Angleterre, Soane Tonga'uiha, un deuxième ligne de 21 ans devenu titulaire indiscutable de Leicester, Steve Mafi, un numéro huit de 22 ans que toute l'Angleterre s'arrache au bout d'une seule saison, Sione Kalamafoni, un des meilleurs centres de France, Mafileo Kefu.
Ses futurs bannis vont donc venir en Europe dès la fin de la Coupe du monde. Et tant mieux ! Ses six pépites vont profiter aux plus offrants la saison prochaine. En France, il y a fort à parier que les promus en Top 14 seront au premier rang. Les Lyonnais, eux, ont déjà engagé l'explosion Fatafehi. Il est également fort possible que ces six joueurs aient déjà pris les devants après avoir pris leur décision irrévocable, certains d'entre eux ont même sûrement signé un contrat. Cette sélection pourrait provoquer une nouvelle vague de décisions de coeur dans les prochaines saisons et augmenter de façon considérable le contingent Ikale Tahi en Europe, pour notre plus grand bonheur et celui de l'équipe nationale.

Les nouvelles pépites tongiennes vers l'Europe ?

Samisoni Fisilau

La tournée victorieuse du Tonga en Europe pendant le mois novembre a permis de découvrir les nouvelles pépites dévoilé au grand jour par Isitolo Maka. Ce millésime 2010 n'a pas déçu. La victoire historique contre les Barbarians français a marqué les esprits... des recruteurs européens. L'entraîneur du MHR, Fabien Galthié qui commentait le match de Grenoble n'a pas manqué de faire des éloges envers plusieurs Ikale Tahi. Lua Lokotui (Tukulua de son véritable prénom), le premier. Il faut dire que le joueur des Kintetsu Liners a éclaboussé le match de toute sa classe. Sa grande mobilité développée dans la Top League a médusé les observateurs. L'ancien "stagiaire" du Stade Français s'est amélioré sur des points techniques cruciaux pour un deuxième ligne. Isitolo Maka ne s'y est pas trompé et a envoyé Lisiate Fa'aoso sur le banc. Problème, Lua aura 31 ans en décembre, les clubs européens ne doivent pas tarder à la recruter si ils veulent profiter de sa forme opitumum. Il ne serait pas étonnant de voir l'ancien parisien débarqué dans le Top 14 au profit de la blessure d'un deuxième ligne en février ou mars. Il suivrait ainsi le même chemin que Fa'aoso arrivé à Agen en provenance du Japon en début d'année.

Si la découverte (ou plutôt redécouverte) d'un avant tongien de grande qualité est habtituelle, celle de Samisoni Fisilau a pris tout le monde de court. Deux fois remplaçant de dernière minute de Kurth Morath, le demi des Counties-Manukau s'est probablement révélé comme le joueur de classe mondiale que le Tonga attendait depuis Pierre Hola. Quelle fantastique pioche pour Maka que ce joueur polyvalent doué d'un sens du jeu remarquable, d'un jeu au pied prometteur et d'un jeu au but exceptionnel ! On se demande bien comment les recruteurs des Blues ont pu passé à coté. Le plus invraisemblable chez Samisoni, c'est son age, il vient seulement d'avoir 23 ans en novembre. Le Tonga n'ont jamais bénéficié d'un tel talent à la mêlée ou à l'ouverture. Son avenir international devrait être radieux. Son gabarit exceptionnel (1,96m pour 107kg) fait de lui une cible prioritaire pour les clubs du Top 14, toujours friand de joueurs capables de défendre sur les Wilkinson, James, Hernandez, Michalak. Son profil peut également convenir pour les clubs qui échoueront dans la poursuite de Byron Kelleher. Les clubs friands de la filière tongienne comme Lyon ou Bordeaux qui pourraient être promu en Top 14 la saison proche en feraient également une priorité.

La mise en valeur d'arrières par Maka ne s'arrête pas là. Alaska Taufa, ancien international à 7, qui joue avec les Northern Bullets d'Akita en division d'accession à la Top League a également réalisé une tournée remarquable. Défenseur féroce, perce muraille imprévisible, le centre formé à Auckland a confirmé sa belle Pacific Nations Cup de juin. Le fait qu'il évolue dans une équipe modeste au Japon devrait le rendre encore plus accessible à l'ensemble des clubs européens. A 27 ans, il sait qu'il doit profiter de toutes les occasions, il n'hésitera pas à faire le saut.

Ces découvertes révèlent une chose, les Tongiens bénéficient beaucoup de la qualité de jeu produite en Top League. Des joueurs s'y affirment, d'autres s'y forment comme l'ancienne pépite du 13, Lelaa Paea qu'on pourrait revoir très vite sous le maillot rouge à 15 cette fois-ci.

Deux tongiens sacrés meilleurs joueurs de leur équipe, en attendant mieux ?

La semaine dernière les clubs britanniques qui finissaient leur saison ont décerné leur trophée de meilleur joueur de la saison. C'est ainsi que les joueurs et supporters de Plymouth Albion et Coventry ont respectivement attribué ces trophées à Keni Fisilau et Fangatapu Apikotoa.
Il faut dire que le centre vétéran Fisilau (34 ans) a fait une saison exceptionnelle pour sa première saison vierge de blessure depuis 3 ans. Associé au non moins expérimenté Sione Tu'ipulotu au centre de l'attaque de Plymouth, Keni a joué l'ensemble des rencontres de la première phase du tout neuf RFU Championship et n'a manqué qu'une seule rencontre de la saison à cause d'une suspension, il a joué un rôle prépondérant dans le bon parcours de Plymouth (5ème à l'issu des playoff).
Pour Fangatapu Apikotoa, cette nomination vient en récompense des efforts consentis dans une saison très compliquée pour Coventry (dernier et relégué). Malgré la concurence, et le manque prononcé de confiance de ses coachs qui l'ont balladé au centre et sur le banc, l'ouvreur international n'a jamais abandonné jusqu'à devenir dans les trois derniers mois de la saison le joueur majeur incontestable de l'équipe. Mais pas sur qu'un tel trophée lui fasse oublier la relégation inattendu de l'équipe car il est désormais à la recherche d'un nouveau club.
Ces récompenses prestigieuses ne doivent pas faire oublié que Soane Tonga'uiha (photo) est en lice pour devenir le premier tongien à remporter le trophée de meilleur joueur du Premiership.